
La prochaine canicule pourrait être la plus intense de l’été
Le Québec s’apprête à vivre un bon coup de chaud dans les prochains jours. Mais malgré ce début d’été marqué par une chaleur humide et soutenue, cette première vraie canicule pourrait bien être la plus forte de la saison.
À la fin du printemps, un premier aperçu des tendances estivales annonçait un été chaud. Or, les plus récents modèles revoient légèrement à la baisse les températures. La chaleur sera bien présente, mais moins persistante que prévue, et le dôme de chaleur qui s’installe actuellement sur l’ouest du continent ne devrait pas déborder sur le Québec aussi souvent qu’anticipé.

Chaleur timide, humidité bien présente
Dans l’ensemble, le Québec devrait tout de même enregistrer des températures au-dessus des normales, surtout en raison de nuits plus douces. Cependant, la chaleur de la fin juin ne donnera pas le ton au reste de l’été. Un creux pourrait revenir s’installer sur l’est du continent, limitant la progression des masses d’air chaud et rendant la chaleur plus hésitante, surtout en juillet.
Malgré tout, on s’attend à un nombre habituel de vagues de chaleur, soit environ quatre, en comptant celle des prochains jours. Mais ces épisodes pourraient être plus espacés et moins durables que les grandes canicules observées certaines années.

Ce qui pourrait rendre l’été plus inconfortable, ce n’est pas tant la chaleur que l’humidité, qui devrait être plus marquée que la normale. Même avec des températures plus modérées, le temps lourd et collant risque d’être bien présent.
Orageux et instable
L’humidité abondante, en provenance d’un golfe du Mexique anormalement chaud, pourrait alimenter des précipitations supérieures à la normale sur une bonne partie du Québec. Bien que les prévisions régionales soient difficiles à affiner, on s’attend à ce que la province se retrouve près ou au-dessus des normales de pluie, avec un risque accru d’orages.

Ces orages pourraient être plus nombreux que la moyenne, qui est d’environ 17 jours d’orages violents par été au Québec. En cause : la formation d’une « ceinture de feu » autour du dôme de chaleur, qui s’étirera du nord de l’Ontario jusqu’au Québec. La différence de température marquée dans cette zone favorisera l’émergence fréquente de cellules orageuses.

La fin de l’été sous surveillance
À mesure que la saison avancera, un autre facteur viendra compliquer les prévisions : l’activité tropicale. Le pic de la saison des ouragans dans l’Atlantique se situe autour du 10 septembre, et il n’est pas rare que des vestiges de cyclones tropicaux remontent jusqu’au Québec.
L’année dernière, les tempêtes Beryl et Debby avaient provoqué des inondations majeures, notamment dans la région de Montréal. Si on n’anticipe pas une répétition de ce scénario, les conditions restent favorables à ce type de situation vers la fin de l’été.

Fumée en perspective ?
Avec des conditions plus sèches à l’ouest du pays, particulièrement en juillet et août, la saison des feux de forêt pourrait se détériorer à nouveau. Même si le Québec ne sera pas directement touché par ces incendies, la fumée pourrait voyager vers l’est et affecter temporairement la qualité de l’air dans certaines régions, comme ce fut le cas à plusieurs reprises en 2023 et 2024.
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.