Séquence de froid : un record de plus de 60 ans menacé à Montréal
Le Québec connaît présentement une séquence de froid, un froid d’une intensité qu’on voit rarement à cette période du calendrier! D’ailleurs, la grande région de Montréal pourrait bien battre un record vieux de 62 ans. Prévision.
Des anomalies plus que frappantes
Les prochains jours afficheront des maximums comme on en voit rarement, à ce temps-ci de l’année. De mercredi à dimanche, le thermomètre du sud du Québec sera en moyenne de 4° à 7° sous les normales saisonnières. Le maximum moyen est à 20° pour Montréal, à cette période. Ainsi, les jours où le mercure atteindrait un maximum de 10°, ce serait une anomalie quotidienne de 10° sous les normales saisonnières. Un contraste plus que frappant!
Fait intéressant : le mercure est beaucoup plus agréable et doux pour les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Les « voleurs » de notre chaleur, ce sont eux! En fait, on ne peut pas les blâmer, c’est le fameux blocage Oméga qui a un impact direct sur le mercure actuel de la Belle Province.
Tel un mur de grisaille et de fraîcheur
Les températures nettement sous les normales saisonnières des prochains jours s’expliquent par le fameux blocage Oméga qui maintient un creux sur le Québec. Le résultat? La grisaille et une fraîcheur digne du mois d’avril sont au rendez-vous.
Un blocage Oméga se présente sous la forme de deux creux côte-à-côte séparés par un courant-jet suivant la forme de la lettre grecque (Ω). Ce blocage est synonyme d’un contexte météorologique stagnant pour les régions qu’il cible. Par exemple, le blocage Oméga qui touche présentement le Québec se manifeste par une période prolongée de beau temps au centre du Canada, mais des conditions instables dans les deux creux.
L’heure est aux records
À l’évidence, ce froid qui enveloppe le Québec ne passe pas inaperçu. On pourrait atteindre un « bas fond », pour les journées de vendredi et de samedi. Attachez bien votre tuque : des records de froid pourraient être battus, par endroits! D’ailleurs, une première marque fraîche est venue anéantir un record de 1967 : à Roberval, il a fait 5,4° le lundi 19 mai, alors que le mercure précédent le plus froid était de 7,2°.
Certains secteurs, dont la grande région de Montréal, sont maintenant à surveiller. Effectivement, vendredi et samedi le mercure pourrait y dégringoler de façon spectaculaire. Pour les deux dernières journées de la semaine, la prévision indique un mercure de 10°. Si le thermomètre de la métropole descend jusqu’à cette marque samedi, il égalera un record quotidien de froid de 1956 (il faisait alors 10,0° le 24 mai). En revanche, si c’est vendredi que ça se produit, là un nouveau record de froid pourrait bien être enregistré : le 23 mai 1963, il faisait 11,1° à Montréal. Ainsi, la métropole pourrait « grelotter », en étant à plus de 1° de moins que son 23 mai le plus froid!
À noter que vendredi, les records de bas maximums quotidiens de Gatineau, de Sherbrooke et de Québec pourraient également tomber. À l’aube du mois de juin, ce sera vraiment un mercure digne de la mi-avril!
Oui, ce froid n’est pas typique d’un mois de mai… mais certains voudront peut-être se le remémorer lors des périodes de grande chaleur de cet été!
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.