Un été trop chaud au Québec, c’est possible?

Une vague de chaleur au mois de mai est-elle un indicateur d’un été caniculaire? Notre météorologue Réjean Ouimet répond à la question.

Il fait très chaud cette semaine au Québec : plusieurs régions ont atteint les 30 °C alors que nous sommes qu’à la mi-mai. À quoi va ressembler notre été? Est-ce que cette vague de chaleur aura un impact sur la saison estivale 2025?

Vague de chaleur en mai = été chaud?

Avez-vous remarqué qu’au cours des dernières années, les vagues de chaleur en mai semblent plus fréquentes et hâtives? Si oui, vous ne rêvez pas! La chaleur qui accompagne la saison estivale s’installe tranquillement avant le début de l’été. « La chaleur s’annonce par petites poussées, bien avant que la belle saison s’amorce », explique Réjean Ouimet, météorologue.

C’est ce qui se produit au moment d’écrire ces lignes, alors que le mercure indique environ 30 °C dans certaines régions.

En moyenne, le Québec connaît quatre canicules par année. Rappelons qu’une canicule représente une séquence d’au moins trois journées consécutives où les températures sont au-delà des normales saisonnières.

Depuis 2010, chaque fois qu’une canicule est survenue au mois de mai, six étés ont été très chauds, avec un nombre de vagues de chaleur égal ou supérieur à la normale. La seule exception est en 2022, où malgré une canicule en mai, le Québec n’a connu que deux autres canicules au total pour la saison. Les années 2016 et 2018 ont été particulièrement caniculaires : on en a eu presque deux fois plus que la moyenne annuelle.

Ainsi, on peut conclure qu’une canicule au mois de mai est généralement un bon indicateur que l’été sera plutôt chaud... Mais vous en aurez la réponse finale dans deux semaines, à la sortie de notre aperçu de l'été!

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Le dôme de chaleur : un élément clé pour un été chaud

Qu’est-ce qui fait qu’un été peut être chaud? Un autre des éléments clés est la présence d’un dôme de chaleur. Si celui-ci se construit avant le début de la saison estivale, il y a de bonnes chances que l’été soit chaud.

Réjean Ouimet, météorologue, nous explique comment se crée un dôme de chaleur : « Au départ, une vaste région connaît du temps sec. Les sols secs évaporent peu d’eau dans l’atmosphère. Ce régime sec est amplifié par la présence d’un anticyclone. Celui-ci est caractérisé par du soleil. Celui-ci assèche davantage les sols. Et la roue tourne. La masse d’air en question se réchauffe. Et vous avez votre acteur d’un gros été caniculaire ».

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Plus vous êtes éloigné du dôme de chaleur, moins vous avez de chances de connaître un été chaud. Au courant de la période estivale, le dôme peut se déplacer légèrement ou prendre une autre forme. Ce sont ces changements qui vont provoquer des vagues de chaleur ou des poussées de chaleurs plus ou moins intenses et longues pendant l’été.

La chaleur de mai, moins lourde en humidité

Au mois de mai au Québec, l’humidité est moins présente qu’en été. Cela s’explique par le fait que la végétation amorce sa croissance et que les plans d’eau sont encore un peu froids. Ils évaporent donc moins d’eau. Même si elle est moins présente que pendant la saison estivale, elle n’est toutefois pas absente.

Ces premières chaleurs intenses, comme celle que nous connaissons ce mercredi, sont donc moins lourdes en humidité. Ainsi, même si le mercure indique la même température qu’au mois de juillet, par exemple, un 30 °C d’été peut paraître beaucoup plus lourd qu’un 30 °C printanier.

En mai, l’humidité provient des courants du sud ou du sud-ouest. En juillet, l’humidité vient aussi de ces courants, mais aussi de l’humidité qui est déjà sur place dans notre province. C’est cette humidité qui va déterminer notre perception d’un été suffocant ou torride.

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Cette différence d’humidité entre ces deux périodes de l’année peut être observée en tenant compte du point de rosée, qui est en moyenne pratiquement deux fois plus élevé en été qu’en mai. Rappelons que la température du point de rosée est la température à laquelle l’air doit refroidir pour être complètement saturé de vapeur d’eau. Lorsque cette température est atteinte, l’humidité relative atteint 100 % et l’air commence à se condenser. Plus l'écart entre la température de l’air et la température du point de rosée est grand, plus l’air est sec.

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.

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