
Le Québec sur le point d’atteindre un seuil important dans l’année
Le lever du Soleil le plus tôt de l'année aura lieu dimanche le 15 juin, soit 5 jours avant le solstice d'été.
Bientôt le solstice
Chaque année, autour du 20 ou 21 juin, le Québec est témoin du solstice d’été, le jour le plus long de l’année. C’est à ce moment que le Soleil atteint son point le plus au nord dans le ciel, ce qui nous donne le plus grand nombre d’heures d’ensoleillement. Cependant, un détail peut surprendre les plus curieux : le lever du Soleil le plus tôt de l’année ne correspond pas au jour du solstice. Par exemple, à Montréal, le lever du Soleil le plus précoce se produit environ une semaine avant le solstice d’été. Comment expliquer ce décalage? La réponse se trouve dans les subtilités de l’astronomie et du mouvement de la Terre.

Trois effets qui s’additionnent
Ce phénomène s’explique par trois principaux facteurs :
La véritable durée d'une journée.
La Terre met environ 23 heures, 56 minutes et 4 secondes pour faire un tour complet sur elle-même par rapport à une étoile lointaine. C’est ce qu’on appelle un jour sidéral. Cependant, "un jour" dans la vie quotidienne (24 heures) est en fait le temps qu’il faut pour que le Soleil revienne à la même position dans le ciel (par exemple, d’un midi au suivant). Pendant que la Terre tourne sur elle-même, elle avance aussi sur son orbite autour du Soleil. Résultat : après un tour complet, il faut qu’elle tourne un peu plus pour que le Soleil revienne exactement à la même place dans le ciel. Cette rotation supplémentaire prend environ 4 minutes, ce qui explique la différence entre le jour sidéral et le jour solaire moyen.
L’orbite elliptique de la Terre
La Terre ne tourne pas autour du Soleil en un cercle parfait, mais sur une trajectoire légèrement elliptique. Cela signifie que la vitesse de la Terre varie au fil des saisons : elle se déplace plus rapidement quand elle est proche du Soleil (au périhélie, début janvier), et plus lentement quand elle en est éloignée (à l'aphélie, début juillet). Ce changement de vitesse perturbe la régularité apparente des journées solaires (la durée entre deux passages du Soleil au plus haut dans le ciel), qui n’est pas exactement de 24 heures tout au long de l’année.
L’inclinaison de l’axe terrestre
L’axe de rotation de la Terre est incliné de 23,5°, ce qui est à l’origine des saisons. Mais cette inclinaison affecte aussi l’heure à laquelle le Soleil semble se lever et se coucher, selon la période de l’année. Résultat : une « journée solaire » qui varie.
À cause de ces trois effets combinés, le temps solaire (lié à la position réelle du Soleil) et le temps civil (celui de nos horloges) ne coïncident pas parfaitement. Cette différence est connue sous le nom d’équation du temps. Autour du solstice d’été, même si les jours sont les plus longs, le moment exact du lever du Soleil se décale un peu chaque jour. En juin, le Soleil commence à se lever un peu plus tard même si la durée totale du jour continue d’augmenter — parce que le coucher du Soleil est de plus en plus tardif jusqu’au 21 juin.

Une symétrie imparfaite
Le même phénomène se produit autour du solstice d’hiver : le lever du Soleil le plus tardif (en janvier) ne coïncide pas non plus avec le jour le plus court de l’année (vers le 21 décembre). Cela peut sembler contre-intuitif, mais c’est une belle démonstration que notre notion du « jour » est plus complexe qu’un simple cycle de 24 heures.
Le solstice d'été demeure un événement marquant. C'est un moment charnière du calendrier astronomique… et météorologique. Le mot "solstice" vient du latin solstitium, qui signifie "soleil immobile". En effet, pendant quelques jours, la hauteur du Soleil à son zénith semble cesser de grimper, marquant une pause avant sa lente descente vers l’hiver. Techniquement, le solstice d’été correspond au moment où l’axe de la Terre est incliné au maximum vers le Soleil, soit environ 23,5 degrés.

Des rayons plus directs
Cette inclinaison fait en sorte que les rayons solaires frappent plus directement nos latitudes, d’où la chaleur estivale qui s’installe. On remarque habituellement un léger décalage avec les températures, le temps que le sol et les océans emmagasinent cette énergie.
À Québec, par exemple, le soleil se lève aux alentours de 4 h 50 et se couche vers 20 h 45, ce qui donne une impressionnante durée d’ensoleillement de près de 16 heures ! De quoi prolonger les soirées sur la terrasse, se donner le droit de faire une randonnée en fin de journée ou simplement profiter de la lumière naturelle. Mais au-delà du plaisir, le solstice est aussi un repère important pour les spécialistes du climat. Il marque le début de l’été astronomique, même si, du point de vue météorologique, l’été commence généralement le 1er juin. Alors, le 20 ou 21 juin, prenez un moment pour lever les yeux vers le ciel. Que vous soyez en ville, à la campagne ou au bord d’un lac, le Soleil vous offre son plus long spectacle de l’année.

À retenir
Le solstice d’été aura lieu le 20 juin, à 22h42
C’est la journée la plus longue de l’année dans l’hémisphère nord
Il marque le début de l’été astronomique
Le Soleil atteint son point le plus haut dans le ciel
Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue.