
Pourquoi le Québec est-il particulièrement à risque de glissements de terrain?
Près de 100 cas d’instabilité du sol et de glissement de terrain sont signalés chaque année au Québec. Pourquoi? Explications.
Les facteurs de risque pouvant entraîner un glissement de terrain
Un glissement de terrain est le déplacement soudain d’une masse de terre le long d’une pente. La présence de certains facteurs peut en augmenter le risque, surtout quand il y en a plusieurs en même temps. Voici ceux que souligne le gouvernement du Québec :
Érosion, notamment à la base des talus (pentes);
Travaux sur le terrain, comme le remblayage, l’excavation, le drainage et l’abattage d’arbres;
Inclinaison de la pente;
Propriétés des sols;
Pluies fortes et/ou persistantes;
Fonte de la neige, spécialement quand elle est rapide.
Ces trois derniers aspects concernent tout particulièrement le Québec.
Les propriétés « mouillées » des sols du Québec
Les glissements de terrain ont généralement lieu en sol argileux (ou « glaise », en langage commun) et près des cours d’eau. Pour ce qui est de la Belle Province en général, le sol contient du sel de mer, indique Ali Saeidi, professeur en géotechnique à l’Université du Québec à Chicoutimi. Il ajoute que, lorsque l’eau de mer est lessivée, le sol devient plus sensible.
La neige et la pluie, le lot des printemps québécois
« L’eau est un facteur important, c’est pourquoi la majorité des glissements se produisent à peu près au printemps et au début de l’été, explique M. Saeidi. La neige accumulée durant l’hiver, jumelée à un printemps très pluvieux, fait en sorte qu’une bonne quantité d’eau va pénétrer dans le sol et faire augmenter la nappe phréatique. » Cela engendre des pressions d’eau élevées dans le sol. Avec l’érosion, il s’agit de la principale cause des glissements de terrain.
Les zones à risque dans la Belle Province
En raison de glissements de terrain historiques comme celui de Saint-Jean-Vianney (4-5 mai 1971) ou plus récents tels que celui de Sainte-Monique (20 mai 2025), on a parfois tendance à penser que ces phénomènes ne peuvent survenir qu’en région. Ce n’est pas le cas. « Partout au Québec, on a ce risque à certains endroits », affirme M. Saeidi.
C’est pourquoi le Ministère des Transports et de la Mobilité durable a mis en place un programme de surveillance des sols et créé une carte pour la Zone potentiellement exposée aux glissements de terrain (ZPEGT). Elle est disponible en ligne pour consultation. Vous pouvez également vous informer auprès de votre municipalité.
Les signes précurseurs d’un glissement de terrain
Un glissement de terrain n’arrive pas sans signes précurseurs. « Par exemple, d’habitude, en haut du talus, normalement, il va y avoir certaines fissures. Dès qu’on voit ce type de fissures, on sait qu’un glissement pourrait se produire, donc on évacue le secteur », souligne M. Saeidi.
Voici les anomalies qui méritent un signalement aux autorités municipales :
Une fissure, notamment sur un terrain en pente;
Un éboulement;
Un renflement dans une pente;
Un écoulement d’eau non habituel dans un talus.