
Triste record et augmentation fulgurante de cet élément
La concentration de CO₂ dans l’atmosphère a atteint en mai 2025 un niveau jamais vu.
Un record dépassé, malheureusement, année après année
Pour la toute première fois, le pic annuel de concentration mensuelle moyenne de dioxyde de carbone (CO₂) a dépassé les 430 parties par million (ppm) en mai 2025.

Ce constat a pu être dressé grâce aux données recueillies à l’observatoire de Mauna Loa, à Hawaï, par l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) et l’Institut océanographique Scripps.
« Une autre année, un autre record, a réagi avec amertume Ralph Keeling, directeur du programme de suivi du CO₂ de l’institut Scripps, dans un communiqué. C’est triste. »
Le mois de mai marque chaque année un pic saisonnier, suivi d’une baisse liée à la croissance végétale dans l’hémisphère nord qui s’alimente en CO₂. En automne, quand la végétation meurt ou tombe en hibernation, la concentration se met à remonter. Malgré cette oscillation naturelle, la tendance de fond reste une hausse constante.

Derrière ce nouveau sommet se cache une autre donnée remarquable : il s’agit de la deuxième plus forte augmentation annuelle de la concentration en CO₂, après celle de 2016.

Une hausse continue depuis le début des mesures
Comme le rappelle le météorologue Kevin Cloutier, « depuis les premières mesures dans la fin des années 1950, la tendance est presque ininterrompue à la hausse. Il y a bien eu quelques années plus stables, mais globalement, la courbe grimpe d’année en année. »
Cette montée des émissions de gaz à effet de serre est directement liée à l’activité humaine, celle-ci ajoutant plus de CO₂ que les processus naturels ne peuvent retirer.
Toutefois, la variation annuelle du CO₂ dans l’atmosphère ne reflète pas uniquement les fluctuations des émissions d’origine humaine : elle dépend aussi du comportement des grands réservoirs naturels comme les forêts ou les océans.
« Les océans, par exemple, peuvent absorber du CO₂, mais s’ils sont saturés ou si les conditions changent, ils peuvent en réémettre », explique Kevin Cloutier.
Des constats alarmants depuis un demi-siècle
C’est depuis 1958 que des scientifiques prennent ces mesures à l’observatoire de Mauna Loa, à Hawaï. À 3400 mètres d’altitude, cet emplacement isolé capte les niveaux moyens de CO₂ pour l’hémisphère nord.
Le premier à le faire, Charles David Keeling, le père du scientifique Ralph Keeling cité plus haut et qui continue son travail, a établi ce que l’on appelle aujourd’hui la « courbe de Keeling ».
Il a également été le premier à souligner qu’en plus des fluctuations saisonnières naturelles des niveaux de CO₂, la concentration augmentait également d’année en année.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.