
Sauver le mois d’avril cette année : mission impossible
Le mal aimé
Le second mois du printemps météorologique fait rêver quant au potentiel de belles journées chaudes. Avec la durée du jour qui prend du galon, les rayons sont plus présents et plus efficaces. Toutefois, les manifestations de froid, de nuages et de précipitations variées s'avèrent normales et, ces dernières années, fréquentes.
« Avril a été fréquemment le pire mois du printemps durant les dernières années, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Depuis 2010, il a été le pire en ce qui concerne l'anomalie de températures à sept reprises et pour les précipitations à neuf reprises. »

Soleil en force
Le graphique précédent montre une recette parfaite pour obtenir du beau temps chaud en avril. Ce contexte atmosphérique idéal prévoit le rapprochement de l'anticyclone des Bermudes. De plus, les vents forts en altitude empruntent une trajectoire plus au nord de la province, ce qui permet à l'air chaud du sud de remonter jusqu'à nos latitudes.
« Ce que l’on cherche, ce sont ces situations météo de crêtes qui permettent la chaleur vers le Québec et aussi le beau temps, explique Réjean Ouimet. Un mois d’avril typique nous offre deux périodes de beau temps qui s’étirent sur plusieurs jours. Le soleil d’avril contribue à la chaleur. »

Autres nuages
L'état du ciel change en avril et c'est pour le mieux. La transition vers l'été se poursuit durant le mois et une des caractéristiques qui définissent la belle saison concerne le type de nuage. Le ciel couvert que l'on observe souvent durant l'hiver laisse progressivement la place aux nuages épars.
« Le type de nuages en avril change, poursuit Réjean Ouimet. Ils ont tendance à se transformer en monceaux : les cumulus. On ne les appelle pas nuages de beau temps pour rien. Ils se présentent sur fond de ciel bleu qui laisse de la place au soleil. Les nuages en couche sont plus fréquents lors d'un avril frais à l’image des mois précédents. »

Avril décevant
En 2025, la première portion d'avril pourrait être décevante. Une atmosphère figée pourrait imposer la présence d'un creux. Un tel contexte est synonyme de temps couvert et de températures plus froides. À l'heure actuelle, les modèles ne sont pas très optimistes pour le début du mois.
« La tendance récente des mois d’avril peu intéressants joue en notre défaveur cette année, estime Réjean Ouimet. Cela se traduit par un nombre limité de belles journées au printemps en comparaison aux mois de mars et de mai. On va miser sur l’exception en espérant que les blocages atmosphériques des hautes latitudes se tiennent le grain fin. Ce ne sera pas le cas pour commencer le mois. »

Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.