
Les week-ends moches au Québec, un mauvais sort en 2025
Le sujet est plus que populaire par les temps qui courent autant en jasant entre collègues et voisins que dans les médias : on dirait qu’il ne fait jamais beau le week-end! Qu’en est-il réellement? La malédiction des week-ends au Québec, est-ce un mythe ou une réalité? Voyons cela de plus près…
Samedi = jour de pluie? Vraiment?
Les jours du week-ends sont-ils vraiment plus pluvieux que leurs cinq autres compatriotes? Une étude controversée a été réalisée sur le sujet en 1998, indiquant que la pollution atmosphérique de la semaine (par exemple les automobilistes qui sont plus nombreux à prendre la route du lundi au vendredi) finirait par avoir des conséquences quelques jours plus tard, souvent le samedi ou le dimanche. Les effets se feraient ressentir car des gouttelettes de pluie se regrouperaient autour des particules – les polluants dans l’air – et termineraient leur route sous forme de précipitations le week-end… Mythe ou réalité? Mythe. Il est important de noter qu’il n’y a aucun consensus sur les raisons expliquant qu’un jour serait plus pluvieux qu’un autre!
Maintenant, dans les faits, depuis le 1er mars 2025, 71 % des samedis ont été pluvieux ou avec des précipitations mesurables, du moins du côté de Montréal. Ce n’est pas seulement une impression, mais ce n’est pas un phénomène commun non plus.

Afin de confirmer cette tendance, il est important de regarder les dernières années, dans le cas présent en remontant jusqu’à 2000. Ainsi, ça nous permet de voir si cette tendance est bien réelle ou si ce n’est qu’une coïncidence. Oui, le mois de mai 2025 a été pluvieux et gris et ses week-ends ont été moches, mais si on regarde sur une longue période, ce qu’on se doit de faire dans le monde scientifique, il n’y a aucune tendance réelle qui en ressort.
Alternance soleil et pluie
Dressons maintenant un portrait plus large de cette dite tendance des week-ends moches au Québec, en effectuant un petit voyage dans le temps… Au cours des 25 dernières années, durant les mois de mai à septembre on peut observer que ce ne sont pas les week-ends qui sont nécessairement touchés par cette malédiction. « Si on regarde les heures d’ensoleillement, la journée la plus grise n’est pas le samedi ni le dimanche. En fait, le nombre d’heures d’ensoleillement est pas mal égal tout au long de la semaine, mais un peu moindre le mardi que les autres jours », mentionne Patrick Duplessis, météorologue.

Puis, le constat est similaire lorsqu’on s’attarde aux précipitations : ce sont les mardis et les jeudis qui ont été les journées les plus pluvieuses à Montréal, depuis l’année 2000.

Une question de creux et de crêtes
Si c’est le même jour de la semaine qui ressort souvent comme étant un peu plus moche pendant une certaine période, ce n’est pas tout à fait anodin… « L’atmosphère varie et oscille sur un cycle en moyenne de cinq à sept jours; une succession de creux et de crêtes », explique Patrick Duplessis. Le résultat? Les systèmes ont plus tendance à se pointer le même jour de la semaine et ce plusieurs semaines consécutives. Puis, le cycle en vient à se modifier et le jour en question change lui aussi.

Ainsi, malgré un mois de mai 2025 aux week-ends assez gris, ce sont normalement les jeudis qui se font le plus souvent arroser, tandis que les vendredis sont moins ensoleillés (encore une fois, selon la moyenne des mois de mai des 25 dernières années). Quelles sont généralement les observations pour le mois de juin? Le mardi s’illustre dans les deux catégories : comme la journée la plus pluvieuse et la moins ensoleillée de la semaine.

Et voilà : preuves à l’appui, ce n’est pas vrai que c’est toujours le week-end qu’il ne fait pas beau au Québec! Mais n’oublions pas que notre mémoire est sélective...
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.